Chronique de la Société Artistique - Pierre Raffanel (Dossier Presse)
Du 31 janvier 2024 au 13 octobre 2025, le Musée de La Poste proposera à ses visiteurs de (re)découvrir l’histoire du carnet de timbres, objet emblématique de l’univers postal. L’objectif de cette exposition est de montrer comment le carnet de timbres, d’usage courant, est le témoin de l’évolution et des usages de la société. À travers une collection de près de 200 carnets de timbres, affiches et dessins originaux, le visiteur sera invité à déambuler parmi les différents formats et messages de cet objet qui reflète les mutations de la société française.
Le carnet de timbres, une révolution postale
L’origine du carnet de timbres est avant tout une réponse à un besoin des Français de praticité. L’envie d’avoir un dispositif facile à glisser dans la poche et permettant d’avoir une douzaine de timbres à portée de main. Son succès s’explique par son adaptabilité aux différentes cibles auxquelles s’adresse chaque création. Véritable objet de collection, La Poste développe depuis le début du XXe siècle des carnets de timbres à message et sur diverses thématiques : voyages, grands magasins, santé, automobile…12 carnets à message et 12 carnets Marianne sont émis chaque année par La Poste. Ces derniers, considérés comme des objets patrimoniaux et inscrits à l’inventaire de l’État, sont de véritables créations artistiques. Cette association de l’art et de la philatélie offre à chaque carnet une identité propre qui séduit non seulement les usagers et collectionneurs, mais aussi les amateurs d’art.
De nombreuses maquettes originales d’artistes seront dévoilées pour la première fois au public. L’exposition est aussi l’occasion pour le Musée de La Poste de valoriser l’acquisition faite en 2011 d’un ensemble de 200 carnets de timbres datant du début du XXe siècle. Cette exposition propose une histoire vivante, mettant en évidence les liens profonds entre l’univers postal, la société française et les évolutions culturelles au fil du temps.
Guy Coda, Correspondances planétaires, carnet de timbres-poste, héliogravure, 2016 © Musée La Poste
Lux Radio, ouverture du carnet de timbres-poste, héliogravure, 1929© Musée La Poste
Eau minérale Boussang, carnet privé avec porte-timbres, typographie, 1907-1910 © Musée La Poste
Visitez la Tunisie, couverture du carnet de timbres-poste, héliogravure, 1922 © Musée La Poste
Le carnet de timbres, une histoire en trois volets
L’histoire du carnet de timbres commence en 1906 et elle n’est pas prête de s’arrêter ! L’exposition « Carnets de timbres dans l’air du temps » retrace l’évolution de cet objet du quotidien autour de trois grandes thématiques : la publicité, les usages et l’art. Jusqu’en 1922, les carnets sont entièrement réalisés par La Poste. Le support est neutre, c’est l’utilité qui prime. C’est seulement à partir de cette date, que La Poste confie à un concessionnaire la confection des couvertures des carnets. Le publicitaire y voit alors une opportunité de communication, allant même jusqu’à utiliser les marges des timbres-poste, créant ainsi les publicitimbres. De 1922 à 1940 la création des carnets de timbres est prolifique, 1 500 couvertures voient le jour. Quatre thèmes prédominent : la santé et la prévention, l’automobile, les grands magasins et produits de consommation, mais aussi les loisirs, voyages et le thermalisme. Plusieurs acteurs privés, comme les laboratoires et les fabricants de médicaments, réalisent à leur tour des carnets de timbres. Face à cet afflux de production privée, La Poste met fin à la concession des carnets de timbres et à partir des années 1950, elle se charge elle-même de l’impression des couvertures de carnets. Leur format évolue, l’accent est mis sur l’aspect utilitaire avec de moins en moins de place pour la publicité. À partir de 1985 de nouvelles séries thématiques voient le jour : les personnages célèbres, la journée du timbre, ainsi que les carnets « à messages » qui prennent de plus en plus d’importance. La Poste fait appel à des peintres, dessinateurs, street artistes ou illustrateurs de bandes dessinées. Le geste de l’artiste prime dorénavant et se concilie avec l’utilité de cet objet cher aux Français.